Après Salta, nous avons loué une voiture pour faire la "boucle sud". Le Nord a été visité en transports en commun. Les deux coins sont superbes !
Mon ressenti général
La boucle sud

Le mardi 18 septembre, nous avons débuté notre road-trip dans le sud de Salta. En effet, il est plus simple de s’y déplacer en voiture qu’en car. Pour certains coins, c’est même l’unique solution. Le circuit nous a pris quatre jours. Les paysages changent tous les jours : des montagnes recouvertes de cactus par milliers sur le chemin Salta-Cachi, des paysages aux couleurs variées entre Molinos et Angastaco, des flechas et des champs entre Angastaco et Cafayate, de la terre rouge et des montagnes très dessinées entre Cafayate et Salta.




La voie empruntée est la RN 40. Elle traverse le pays du Nord au Sud, soit sur 4500 km ! Le circuit fait passer par de petits villages typiques, tantôt fantômes (Molinos ou Angastaco), tantôt touristiques (Cachi, et surtout Cafayate). À Cachi, l’hostal Viracocha au confort assez spartiate, mais aux couleurs chatoyantes, était tout à fait suffisant pour le temps où nous y sommes restés. Le village est petit, mais assez mignon. Il n’y a pas grand-chose à y faire, hormis monter au mirador où se trouve le cimetière, ou déambuler dans les rues.

À Angastaco, c’est la même chose. C’est un point de passage, mais il n’est pas utile, je pense, d’y passer plusieurs jours, à moins de loger chez l’habitant, et de pouvoir partager des moments particuliers. Nous avons dormi à l’Hosteria Angastaco, joli hôtel avec piscine (sans eau lorsque nous y étions !), à l’entrée de la ville.

À Cafayate, c’est différent. Le village appelle à la détente. Après un road-trip dans les montagnes, et avant de retrouver la ville, c’est un endroit idéal pour se reposer quelques jours. Le cadre est agréable, les températures clémentes, et l’ambiance est touristique sans être pesante. Aux alentours, se trouvent des vignes à perte de vue.
On peut trouver de grands hôtels comme de petites auberges, de bons restaurants comme de petites échoppes. Il y en a pour tous les styles. Nous y sommes restés deux jours, à l’auberge Hostal del Suri. Le lieu est très sympathique. Ce sont de petites cabanes, qui donnent sur une bande de pelouse où l’on peut manger. La cuisine est rustique. Les chambres sont correctes, mais je pense qu’en été, la chaleur doit être difficile à supporter. Eylia a malheureusement fait la connaissance d'un cactus qu'elle a saisi alors qu'elle pensait qu'il s'agissait d'une plante en plastique. Dommage... ! La pauvre s'est retrouvée avec les mains criblées d'épines. Des femmes de l'auberge lui ont passée de l'aloe vera sur les zones touchées, afin d'aider à repérer les piquants.

Humahuaca
Nous n’avons pas fait la boucle nord. Etant donné que notre prochaine étape était la Bolivie, nous avons préféré couper la route en car en nous arrêtant, le lundi 24 septembre, à Humahuaca. C’est un joli village de montagne, à 3 000 m d’altitude.
Il est simple et charmant. On y trouve aussi bien des marchés traditionnels que des étals destinés aux touristes. Il est possible de manger dans la rue, comme de se trouver un petit restaurant sympa. Nous avons résidé dans la Casa de Tantanakuy, sur les hauteurs du village. Ce sont de petites cabanes très propres, avec une petite salle à manger pour prendre le petit déjeuner. Une famille nous avait également conseillé l'HumahuaCasa, mais elle était complète au moment où nous voulions réserver.
Pour nous rendre à la montagne aux quatorze couleurs, nous avons prix un taxi qui nous y a conduit en une trentaine de minutes, a attendu une demi-heure au mirador, et nous a redéposé à Humahuaca.

Mes coups de cœur
Dans le cadre du road-trip, Molinos ou Angastaco sont mes coups de cœur, pour leur authenticité. Nous n’avons pas dormi à Molinos, mais j’aurais adoré. On a le sentiment que le temps s’est arrêté, si l’on occulte les smartphones greffés sur les mains de chaque habitant. Le mal est planétaire ! Humahuaca nous a également beaucoup charmé. Difficile de trancher !


Mon coup de gueule
Ah, enfin ! Un vrai coup de gueule, doublé d’un vrai regret. La boucle sud nous a partiellement déçus, et ce, pour deux raisons. Premièrement, l’état des routes. Deuxièmement, notre voiture. Commençons par les routes. La première journée, de Salta à Cachi, ne s’est pas trop mal déroulée. Nous n’avons pas été échaudés par une petite portion de routes caillouteuses. Sûrement l’effet nouveauté.
La route Cachi-Angastaco était à se jeter du haut d’une falaise : uniquement du revêtement sablonneux et caillouteux d’un bout à l’autre ! Nous avons mis entre cinq et six heures pour faire 150 km ! Momo a roulé en moyenne à 25 km/h, et quand la folie le prenait, il montait à 40. Youhou ! Sûrement, avons-nous été trop précautionneux. Après avoir discuté avec une famille française tourdumondiste, je pense que notre crainte d’une crevaison nous a rendu frileux. Eux ne s’étaient davantage laissé aller sur l’accélérateur !
Entre Angastaco et Cafayate, j’ai décidé de soulager Momo et j’ai pris le volant. J’ai eu le nez creux. La route était meilleure. J’ai pu taper des pointes à 45 km/h ! Qui plus est, le bitume a refait son apparition à partir de San Carlos. Bref, vous l’aurez compris, la lenteur et la crainte d’endommager la voiture ont quelque peu entamé notre enthousiasme.
Parlons-en, justement, de cette voiture. C’était une Chevrolet Corsa blanche. Si nous avions su, nous aurions évidemment pris un 4 x 4. Si nous avions su, nous aurions aussi choisi un coloris marron ! C’est de cette couleur que nous avons retrouvé notre carrosse à l’issue de la boucle, après quatre jours dans la poussière des montagnes désertiques. Quoi qu’il en soit, nous ne pouvions faire autrement, puisque nous avions déjà arpenté les rues de Salta en long, en large, et en travers, pour trouver une voiture de loc disponible… Alors, il était impossible de faire les difficiles.
En conclusion, faire ce circuit avec une voiture standard est faisable. Nous aurions dû nous mettre en mode conduite locale ! Toutefois, il est vrai que nous aurions été beaucoup plus détendus (et plus rapides) avec un véhicule adapté !
Et les enfants ?

Eylia dévore les livres de la série Cabane magique. Auden ne se lasse toujours pas de son Batman et nous bassine avec son envie d’avoir un arc en rentrant du tour du monde ! Et une fusée, une vraie ! D’ailleurs, il compte bien devenir astronaute. Mais d’abord, il sera VTTiste, soigneur pour animaux de la ferme et pompier. Bref, le tour du monde n’a pas tari son imaginaire ni bridé ses idées loufoques. Il les nourrit.
C’est amusant d’entendre Auden lister les pays que nous traversons. Il commence à prendre conscience que l’on vit sur la planète terre et que nous sommes en train de la découvrir. Son anniversaire lui occupe de plus en plus l’esprit. Il aura lieu dans quelques jours, lorsque nous serons en Bolivie. Tous les matins, il demande s’il a 4 ans ! Dans chaque épicerie, il cherche des bougies, un gâteau et un cadeau. Il s’inquiète de ne pas en trouver en Bolivie et de ne pas pouvoir faire la fête !
Eylia s’empêche de faire la sieste en voiture, afin de ne manquer aucun paysage. Elle attend désespérément de faire du cheval, mais le moment viendra ! Pour le moment, elle ne se plaint pas de ne pas voir beaucoup d’animaux. Un chien errant croisé dans la rue, un âne rencontré sur la place d’un village, ou une buse aperçue dans les airs, suffisent à la contenter.
Les enfants ne se formalisent pas du confort parfois sommaire de nos logements. Si nous sautons un jour ou deux de douche, ils s’en réjouissent ! La nourriture locale ne les satisfait pas toujours, mais l’on parvient à les contenter. Ils prennent leurs marques très rapidement, et parlent de « leur maison », dès que nous emménageons dans une nouvelle auberge. Ils s’en détachent tout aussi vite. De vrais petits back-packers ! Reste à progresser sur le plan de la marche, surtout s’il n’y a pas d’objectif précis, ni de but à atteindre. Auden ne voit pas l’intérêt de se promener dans la rue, tout simplement. À travailler !
Nous avons eu la chance de rencontrer une deuxième famille française tourdumondiste à Humahuaca. Cela nous a permis d’avoir un nouveau contact avec nos « racines » et a enchanté les enfants. Nous avons bien senti que cela leur a fait un bien fou. Ils étaient assez tristes en quittant leurs copains d’un jour, mais ils ont compris aussi qu’ils en trouveraient d’autres sur la route.
Anecdotes
Enfin un petit couac ! Non pas que je les attende avec une impatience folle, mais il est certain qu’un tour du monde sans imprévus, sans ratés, sans cafouillages, ce n’est pas un tour du monde ! Pour le moment, la mécanique est plutôt bien huilée, et nous ne nous sommes jamais retrouvés dans des situations rocambolesques. Avec les enfants, il est heureux que nous n’ayons pas eu à dormir dehors. Il y a imprévu et imprévu. L’anecdote qui suit est plutôt amusante.
À Cachi, les installations sont évidemment moins modernes qu’à Buenos Aires. Durant notre dîner au restaurant, le serveur nous a apporté une bougie. Bien que ce fût tout à fait plausible, non, Auden n’a pas mis le feu à la salle ! Toutefois, la flamme a été l’objet d’une bonne centaine de questions sur les incendies et les pompiers. Bref, rien de bien anormal.
Ce n’est qu’une quinzaine de minutes plus tard que nous avons compris que cette jolie bougie n’était pas là pour adoucir l’ambiance, mais pour parer à des imprévus qui n’en sont plus dans ce village : les coupures d’électricité. Les enfants étaient surexcités ! Momo et moi, cela nous a rappelé le Népal et ses coupures quotidiennes. Nous avons donc fini notre repas à la bougie. Il a fallu qu’Auden et Eylia choisissent ce moment pour avoir une envie pressante, de façon concomitante, que nous avons soulagées à la bougie également !
Les rues étaient éclairées. Des générateurs de secours avaient été prévus. Une fois de retour dans notre chambre, dans un noir total, ma lampe torche et ma frontale nous ont bien servi. Zut ! Encore trop prévoyante ! Un coucher dans le noir, ou à la lumière du portable, aurait pu être sympa ! Toutefois, pour les enfants, c’était déjà un moment extraordinaire !
Bilan des courses, dodo à 20h30. Le courant n’est revenu que dans la soirée. Cette coupure est loin d’être une anecdote d’aventurier, mais on n’a pas mieux pour le moment. Peut-être pour plus tard !
Tour du monde culinaire : la nourriture dans le Nord-Ouest argentin
La région de Salta est visiblement une région dans laquelle les saveurs préhispaniques et espagnoles se sont le plus mêlées.
Je vous avais déjà parlé de la Cazuela, nous mon article sur La Serena. Dans la région de Salta, la cazuela est à base de chevreau. Brigitte Bardot m’enverrait en taule, mais pourtant, c’est délicieux !
Le Locro serait un plat andin préhispanique. Il est à base de légumes et de grains, à laquelle les Espagnols ont ajouté de la viande. C’est un ragoût dans lequel on trouve du maïs, des haricots blancs, du potiron, des poivrons rouges frits dans la graisse de porc, des carottes, un oignon, un peu de piment, des tripes ou de lardons et du chorizo. La viande de bœuf mijote à part et est ajoutée à la fin.

Les tamales sont papillotes réalisées avec des feuilles d’épis de maïs, dans lesquelles une boule de farine de maïs cuit à la vapeur, agrémentée de viande de bœuf, coriandre, et tout ce que l’on veut, même des produits sucrés ! Ils sont servis fréquemment en Argentine, mais viennent plutôt du Mexique. Dans la région andine, on peut trouver le nom de humitas.

Les empanadas se retrouvent dans de nombreux pays d’Amérique du Sud, centrale et au Mexique.

La Milanesa est servie dans tous les restaurants. Ce n’est ni plus ni moins une escalope milanaise.
Dans le village de Humahuaca, nous avons goûté à de la viande de lama. Fameux ! Je ne saurais vraiment dire à quoi cela ressemble. Un croisement entre du veau et de la dinde.
N'oublions pas, évidemment, la savoureuse viande de boeuf !
Nous ne sommes pas de grands amateurs de vins, par conséquent, je ne donnerai pas mon avis sur la question. C’est dommage, car la région de Salta, et surtout de Cafayate, est connue pour la qualité de ses vins.
Trucs et astuces du voyageur dans le Nord-Ouest argentin
Voir les trucs et astuces de l'article sur Salta.
Police : Contrôle de police fréquents, mais rarement pour les touristes.
Code de la route : Rouler les feux allumés. Routes assez sûres.
Cuisine : peu, voire pas de possibilités de cuisiner dans les hostals des petits villages aux alentours de Salta. Toutefois, le prix d’un restau est dérisoire. Qui plus est, les supérettes se font rares.
Petit déjeuner : très souvent compris dans le prix de la nuit.
Serviettes de toilette : Nous n’avons jamais et à utiliser nos serviettes de toilette personnelles, ni notre gel douche .
Eau : potable à Cachi, Angastaco, Cafayate, Humahuaca.
Budget pour 6 jours dans le Nord Ouest argentin
Hébergement (112 euros pour 6 nuits, soit 19 euros en moyenne)
Cachi : Hostal Viracocha, 22 euros pour 1 nuit. Un lit superposé et un lit double, salle d’eau et toilettes communes, pas de cuisine, wifi aléatoire, petit déjeuner compris.
Angastaco : Hosteria Angastaco, 26 euros pour 1 nuit. Un lit double, un lit simple et un matelas par terre, salle d’eau privative, petit déjeuner compris, wifi, piscine mais qu’en été.
Cafayate : Hostal del Suri, 40 euros pour 2 nuits. Un lit superposé et un lit double, salle d’eau privative, cuisine commune, petit jardin, wifi, petit déjeuner compris.
Humahuaca : Casa del Tantanakuy, 25 euros pour 2 nuits, salle d’eau privative, wifi peu efficace, petit déjeuner compris, pas de cuisine, très propre.
Nourriture : 133 euros (soit 22 euros par jour pour 4)
Nous n’avons eu que très peu d’occasion de cuisiner. Le taux de change étant favorable, nous avons profité des restaurants. Les plats étant très souvent copieux, nous n’avons pris que deux plats pour quatre.
Transports (226 euros)
location de voiture : 141 euros pour une Chevrolet Corsa ;
essence : 33 euros pour un 1/2 plein ;
nettoyage de la voiture : 6 euros ;
car Salta-Humahuaca (5 heures) : 31 euros (compagnie Balut) ;
car Humahuaca-La Quiaca (2 heures 30) : 15 euros (compagnie Balut);
Activité payante : aucune.
Au total, pour Salta et le Nord-Ouest : 964 euros, soit 96 euros par jour pour 4.
Je ne dresserai pas de bilan de l’Argentine. N’ayant visité que le Nord-Ouest argentin, et encore, une petite partie, il est difficile de se faire une idée. Les habitants sont aussi aimables qu’au Chili. Les enfants sont les rois. La nourriture est très bonne. Les paysages sont magnifiques. Nous restons sur une bonne impression ! Prochain étape : la Bolivie !
Hasta pronto !
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